Le 24 février 1982, naissait le premier bébé éprouvette français. La fécondation in vitro (FIV) permet aujourd'hui à plus de 20000 bébés de voir le jour chaque année en France, alors que leurs parents n'auraient pas eu cette chance autrement.
Notez que la dénomination "Bébé éprouvette", si elle est plus heureuse que "Bébé en tube", est abusive:
A aucun moment le bébé ou ses ingrédients ne sont en contact avec une éprouvette.
Cela n'empêche pas l'utilisation du terme "éprouvette" pour qualifier, à tort ou à raison, l'aspect "chimique" de son aspect ou de sa création.
Aujourd'hui, par exemple, nous attendons le "hamburger-éprouvette".
Contador ou Virenque constituent de bons spécimens de cyclistes-éprouvette, de même que Jordy (que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître) pouvait être considéré au temps de son succès comme un chanteur-éprouvette, en raison de son âge, pas de la qualité approximative de son interprétation.
Mais revenons à la magie de la naissance.
Quand je pense au moment de l'accouchement, je me souviens de la venue au monde de mes deux fils.
Surtout le moment ou l'infirmière me demande de sortir prendre l'air avant de tourner de l’œil.
Parce que moi, j'ai vécu les deux accouchements sans péridurale.
Mais ça me rappelle aussi une anecdote familiale que je vais vous raconter.
Je tiens à vous préciser que cette histoire est totalement véridique, seuls les noms ont été changés.
Ma mère a une sœur jumelle, qui a une fille. Ma
cousine germaine, donc.
Son prénom n'est pas germaine. Mais comme il a été changé, profitons-en pour l'appeler Germaine.
Vous suivez, au fond?
Bon.
En 2007, Germaine a 34 ans. Elle est enceinte de son deuxième enfant et prête à accoucher.
Son compagnon, un militaire de carrière - mi homme mi parachutiste - est sergent dans les commandos aéroportés. Nous l'appellerons Georges.
Cantonné à Pau, ils sont logés dans la caserne.
En plus d'être égoïste et radin, rien ne compte plus pour lui que de se jeter d'un avion dans le vide et de s'entrainer au combat à mains nues, activités contre nature vous en conviendrez, qui à hautes doses laissent peu de temps à une vie familiale épanouie.
Quand Germaine sent que le moment tant attendu arrive, elle fait prévenir Georges, parti le matin pour une activité stratégique quelconque, comme cirer ses rangers ou humilier le bizut.
Tout fébrile à l'idée d'être papa pour la deuxième
fois,mais surtout heureux de pouvoir étrenner son matériel vidéo neuf, il passe chez lui prendre sa sacoche et fonce vers la clinique en moins de temps qu'il en a fallu aux panzers de Rommel pour passer la Meuse, avec la ferme intention de tout filmer.
Arrivé devant les urgences, de peur d'arriver trop tard, il se gare au frein à main, bondit de la voiture, commence à monter le camescope sur le trépied tout en passant en courant devant l'accueil, déboule au 3ème étage comme si il prenait un bunker ennemi, débarque dans la chambre juste avant les ultimes contractions et se met en place au pied du lit, rassuré, pour ne rien rater du spectacle.
Il filme en plan très serré l'intégralité de l'arrivée
du bébé, tellement serré qu'après la délivrance et au moment de couper le
cordon, il se rend compte qu'il s'est trompé de chambre.
La femme qui vient d'accoucher n'est pas la sienne.
Pas ému pour deux sous, il décide sans un mot d'abandonner sur
place la pauvre maman, son nouveau né et l'équipe médicale médusée, il repli son matériel et se met en quête de la bonne chambre.
Quand il lui raconte sa mésaventure, ma cousine,
écroulée de rire, contracte tellement qu'elle accouche immédiatement sans qu'il puisse préparer son
matériel pour filmer.
Aujourd'hui, 6 ans après cette aventure, ma cousine est célibataire. Et c'est tant mieux.
Serviteur
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La FIV met les cigognes au chômage - Arrestation de manifestantes par la police en 1982. |
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