Pas simple

Aujourd'hui, 4 mai.

Joie!

Côté anniversaires, c'est la journée de l'insolence, de l'art et de la beauté.

Jacques Lanzmann, Keith Haring et Audrey Hepburn sont nés un 4 mai.

La perfection n'étant pas de ce monde, c'est aussi aujourd'hui l'anniversaire de Dave, chanteur populaire hollandais (rien à voir avec un éventuel soutient au futur Président), de Rocco Siffredi, surnommé "Le Taureau" par ses camarades de jeux et de "El Cordobes" dont le métier était justement d'agacer des taureaux avant de les piquer avec des bâtons pointus

Rien n'indique dans mes recherches une quelconque confrontation entre Rocco et El Cordobes, croyez bien que je le regrette.

A part ça, dans l'actualité aujourd'hui, François Bayrou va voter pour Hollande, Gérard Longuet se prend un retour d'acide et les Sages du conseil constitutionnel abrogent la loi sur le harcèlement sexuel.

Georges Tron, dégagé dès cette annonce de toute responsabilité dans l'affaire en cours, doit prendre un pied magistral.

Sinon, je viens de dévorer le livre de Frédéric Pommier, chroniqueur à France Inter, spécialisé dans le recensement des tics de langages et expressions toutes faites qui polluent le discours à la mode.

Il appelle ça des maladies auditivement transmissibles (MAT). 

C'est bien trouvé, non?

Pour éclairer mon propos, voici quelques phrases formulées par un jeune UMP en phase terminale de MAT après le discours du Président du Modem annonçant sa volonté de voter Hollande:

"Au jour d'aujourd'hui, j'ai envie de te dire que c'est juste pas possible, c'est trop surréaliste quelque part.

J'ai grave halluciné. En fait, c'est clair. Bayrou, il m'a giga stressé, il a géré vite fait, ça se fait trop pas, quoi. Il a juste pas pensé avant de parler, voilà et maintenant je suis trop dégouté, point barre". 

Tout ça pour dire: "Je suis désappointé".

Pas de doute, nous sommes bien partis pour la Novlang imaginée par le grand Georges.

D'ailleurs, j'ai identifié un nouveau tic, sans doute en lien avec la période de crises que nous traversons depuis quelques années, c'est l'utilisation forcenée de "compliqué".

En ce moment, quand on prête l'oreille aux discours convenus de nos échanges quotidiens, tout semble compliqué:

Hollande-Merkel, Amel Bent, le football,  l'Orient, les emplois verts, le basket aux JO, les courbes de Scarlett Johansson, le Bordeaux, fabriquer un I Pad, le golf, la greffe de rein, c'est compliqué, tu 'ois?

Utiliser cette expression plus que nécessaire permet surtout d'éviter l'explication ou le développement d'une idée,  par paresse, par manque de vocabulaire ou tout simplement par envie de clore la conversation et passer à un autre sujet.

Par exemple, en réponse au jeune UMP déçu du choix de Bayrou, il est envisageable de répondre:

"Tu sais, pour Bayrou, c'est compliqué..."

Et tout est dit.

Pour conclure, notez qu'Hervé Morin, le candidat minceur de cette présidentielle - à 0,1% en février, c'est du light -  et néanmoins fidèle promoteur de la candidature de Nicolas Sarkozy,  a posté trois fois en deux jours, ce qui explique le pic de consommation électrique constaté par ERDF de l'Eure mercredi et jeudi sur Epaignes, ou est hébergé le serveur.

Je vous laisse lire les articles et vous faire une opinion des positions engagées défendues par Hervé.

Hervé, ce héros infatigable, un des rares à avoir annoncer sans retenu son ralliement sans contrepartie, Hervé, à qui Nicolas Sarkozy devra tant si il est réélu, garde jusqu'au terme de la campagne ce rythme infernal, cet engagement sans limite, cette mobilisation sans réserve qui caractérise un grand homme d’État.

Il croît tellement à la victoire des idées du Président, que dès lundi, il prévoit de se mettre à nouveau à la disposition du pays pour la gloire de la France et le bonheur des Français.

A partir de midi, par contre, parce qu'avant, il est occupé.

Sinon, si vous voulez mon avis, dimanche, ça va être compliqué.

Serviteur

Hervé "0%" Morin guide trop grave le Nouveau Centre vers la victoire, j'ai envie de te dire (Allégorie)